Sarah, assistante volontaire au foyer Katimavik - 30 juillet 2012

Avant de venir à L'Arche La Merci en août 2011, j’avais discuté avec plusieurs amis. Je savais que j’allais vivre dans une même maison avec d’autres assistants et personnes handicapées, que j’allais avoir ma chambre….mais j’imaginais plutôt le « foyer » comme une maison de retraite, une institution où on aide, on accompagne.
Ici, j’ai découvert la vie ensemble, pas seulement un accompagnement à la toilette, etc… la vie ensemble. Pour essayer de faire comprendre à mes amis ce que je vis, je dis parfois que j’habite dans une famille d’accueil, avec les personnes handicapées et des collègues, les assistants. Nous formons une famille.
Certes nous avons des tâches à accomplir, des responsabilités, c’est un travail mais pas ce n’est pas un simple « travail », c’est d’abord une vie commune.
Lorsque je suis arrivée, très rapidement quelques personnes, les plus autonomes, m’ont posé beaucoup de questions : d’où je viens, ce que je fais en Allemagne, ma famille, etc…. Avec d’autres personnes, dont le handicap est plus lourd, je me suis dit au début que je n’arriverai pas à entrer en relation avec elle, que je ne saurai pas faire. Et puis, au fil des réveils, des repas partagés, des temps passés au salon, en silence, où on est juste assis, présents, nous avons appris à nous connaître. Et maintenant, lorsque des personnes quittent le foyer pour le week-end par exemple, elles me manquent…et lorsqu’elles rentrent, elles me montrent ou me disent qu’elles sont aussi heureuses de me retrouver. C’est un bonheur partagé de se retrouver.

Et avec certaines personnes j’ai des petits rituels précieux, comme avec Nadine : avec une assistante, nous avons pris l’habitude de nous refaire le vernis tous les trois ou quatre jours. Et Nadine nous a demandé d’en mettre. Et maintenant, chaque fois, elle est avec nous, et nous refaisons son vernis à ongles…ca peut paraitre bête, mais nous sommes heureuses tous les trois. C’est tout simple.

Après cette expérience d’un an, je vais repartir en Allemagne, pour suivre des études d’éducateur spécialisé.

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